Description
Cartonette de la taille d'une carte de visite.
Au centre se trouve un X entouré de flammes héraldiques. Au dessus-du X est écrit "AD AUGUSTA PER ANGUSTA", une étoile et "SOEPIUS FRUSTRA" sous le X se trouvent un bicorne, deux épées et l'inscription "TAUPINS DE NANCY". de part et d'autres sont écrits le nom de nombreuses personnes, très probablement les élèves des classes préparatoires, surmontés d'exposants.
Analyse
Cette cartonnette, dont l'usage ne peut qu'être supposé, est très intéressante car elle nous en apprend beaucoup sur le folklore des classes préparatoires d'avant 1900. A l'heure actuelle, les plus anciennes mentions du Khalot remontent à la fin de la première guerre mondiale. Si rien n'exclue qu'il ait été porté avant dans d'autres classes que la Corniche, la prépa militaire, dont on trouve des traces avant 1914 comme le montre le Khalot de Bernard Housset, on n'a pas encore retrouvé de traces de Khalot de Taupins avant cette date.
La présence du bicorne et de la Tangente (l'épée du polytechnicien) montre à la fois les liens forts qui existaient entre le folklore des taupes et celui de l'école polytechnique. On trouve d'ailleurs toujours aujourd'hui des éléments de ce folklore dans les traditions taupines comme par exemple la présence des rubans jaunes et rouge qui, sur certains Khalots, alternent en fonction des années paires et impaires.
Quant au Khalot, son absence sur cette cartonette pourrait indiquer qu'il n'était pas la coiffe des préparationnaires en 1893. Il faudra toutefois des recherches supplémentaires pour faire des cette hypothèse un fait historique.
Une autre cartonnette de cette école de 1888-1889 est connue. Elle est exactement la même avec les années et les noms qui changent, montrant qu'il s'agissait là d'une habitude qui s'est perpétuée sur plusieurs années.
La Taupe de Nancy était située dans le Lycée de Nancy qui s'appelle aujourd'hui le Lycée Henri Poincaré [1], du nom du mathématicien polytechnicien qui a fréquenté ses couloirs en 1871 pour y obtenir un baccalauréat es lettres, et un autre es sciences la même année [2].
A l'époque de cette cartonnette, les taupins de Nancy célébraient déjà la Sainte Barbe. Les bizuths étaient alors appelés des "Pipos" et ils en profitaient pour receuillir des fonds à destination d'oeuvres sociales. [3][4]
Sources et annotations
[1] André Bellivier, Henri Poincaré ou la vocation souveraine
[2] Henri Poincaré, Wikipedia (Consulté le 30/04/2024)
[3] L'Est Républicain, Oeuvre des soupes populaires, 8 décembre 1896, p 2
[4] L'Est Républicain, Une oeuvre de solidarité nationale, 23 janvier 1903, p 1
1 l'X est l'un des surnom de l'Ecole Polytechnique.